Le retour de l’économie au premier plan des enjeux : une chance historique plutôt qu’un retour cyclique

La tribune Urbanisme en Francophonie de ce mois de septembre 2023, signée par Robert Beugre MAMBÉ, Ministre-Gouverneur du District Autonome d’Abidjan, démontre que l’économie semble devenue incontournable dans les analyses et les débats qui tentent d’expliquer les évènements en cours : des changements géostratégiques remettent en question les contextes passés, notamment au Sahel ; des coups de chaud, des tempêtes, des incendies, des inondations font une preuve supplémentaire d’un dérèglement climatique qui atteint l’Europe et le Canada après l’Afrique.

L’étalement urbain en Afrique de l’Ouest : défaillance de la gouvernance urbaine ou conséquence de l’explosion démographique ?

L’étalement urbain est une situation de plus en plus présente en Afrique, en particulier dans l’Ouest du continent. Mais l’impression qui semble dominer est celle d’une expansion incontrôlée et sans limite, conduisant à éloigner de plus en plus les populations des centres d’activités et à constater l’écart entre la population installée, les habitats qui se construisent et les infrastructures qui seraient nécessaires.

Au nom de l’arbre

Le 1er juin représente, pour le Togo, la journée de l’arbre. Célébrée depuis 1977, elle nous offre, en cette journée mondiale de l’environnement célébrée chaque année le 5 juin, l’opportunité d’un plaidoyer pour la protection du patrimoine arboré africain par Beaugrain Doumongue, Socioingénieur et Président de Construire pour Demain.

L’efficacité énergétique africaine sera urbaine ou ne sera pas

Devant l’ampleur des défis énergétiques du continent africain, des mesures doivent être prises qui embarquent les principaux secteurs d’activité sur les chemins de l’efficacité énergétique. Beaugrain Doumongue, Socioingénieur et Président de Construire pour Demain, en cite quelques-uns : le bâtiment, l’industrie, les transports, l’agriculture et les autres secteurs dynamiques des économies africaines.

Entretenir la diversité des territoires : devant la limite des modèles, cultiver l’intelligence des lieux

La mode est aux classements, sur la base de nombreux critères, tous définis dans l’objectif de pouvoir mesurer et rendre scientifiquement comparables des prix, des mètres carrés d’espaces verts, des nombres de kilomètres de voiries, des effectifs d’entreprises, des emplois, des établissements universitaires… La mode est aussi aux villes qui mobilisent des imaginaires et déploient leurs capacités à produire du rêve, à offrir en miroir une image de ce que peut être désirable, attirant…

Le benchmarking des meilleures pratiques est le tremplin de l’urbanisme africain

Selon Beaugrain Doumongue, Socioingénieur et Président de Construire pour Demain : “Déployer l’urbanisme dans les villes africaines sans favoriser au préalable la responsabilisation en la matière des collectivités territoriales, revient à mutiler le développement urbain. Aussi vrai que la participation citoyenne soit vitale à la ville durable”.

💖 Une ville dense ET désirable ?

Selon Sylvain Grisot, urbaniste et fondateur de dixit.net (agence de conseil et de recherche urbaine) : “Il n’y a pourtant pas à tergiverser : densifier la ville existante plutôt que l’étaler permet d’éviter de consommer des sols agricoles, de limiter les déplacements carbonés et d’autres impacts délétères. Mais la densité ne peut être la solution à tout, partout, et tout le temps, vient un moment où trop de bâti tue la ville. Tout acte de densification devrait donc désormais s’accompagner de l’adaptation du moindre espace ouvert, à commencer par l’espace public”.

Crise de l’aménagement du territoire : l’impératif d’un redéploiement des populations et des activités

Selon Boulbir Laala, Docteur architecte-urbaniste algérien : “Je crois que l’immense territoire de l’Algérie vit un véritable problème d’aménagement du territoire, que la libéralisation vient de renforcer à jamais, en dépit des lourds investissements consentis par l’État. La centralisation, puis la polarisation, n’ont pas simplement accentué le déséquilibre du territoire national au profit des grandes villes littorales, mais ont entrainé aussi, par voie de conséquence, l’hypertrophie et l’asphyxie de ces agglomérations macrocéphales et déstructurées”.

Urbanisme et Francophonie : un monde en commun

De cet urbanisme à l’échelle humaine, c’est-à-dire de notre manière de penser la ville, de la faire et de la gérer, doivent naître les solutions d’aujourd’hui et de demain. Mais encore faut-il pouvoir mobiliser une intelligence collective qui brasse les expériences, mêle les inspirations et nourrisse les solidarités. C’est le sens donné au projet « Urbanisme en Francophonie », que d’organiser les débats autour des villes et d’éclairer les solutions possibles.