Crise de l’aménagement du territoire : l’impératif d’un redéploiement des populations et des activités

Selon Boulbir Laala, Docteur architecte-urbaniste algérien : “Je crois que l’immense territoire de l’Algérie vit un véritable problème d’aménagement du territoire, que la libéralisation vient de renforcer à jamais, en dépit des lourds investissements consentis par l’État. La centralisation, puis la polarisation, n’ont pas simplement accentué le déséquilibre du territoire national au profit des grandes villes littorales, mais ont entrainé aussi, par voie de conséquence, l’hypertrophie et l’asphyxie de ces agglomérations macrocéphales et déstructurées“.

Ce dysfonctionnement tendanciel génère des surcoûts que la collectivité serait appelée à supporter, sans avoir en retour une amélioration des services urbains. Les radiales et des rocades qui viennent d’être configurées pour répondre à l’accroissement du taux de motorisation, drainent d’importants flux de circulation que les faibles armatures urbaines de ces grandes villes n’arrivent pas à écouler dans les meilleures conditions de vitesse et de fluidité.

Les ruptures de charges constatées à l’entrée et sortie des métropoles sont importantes, particulièrement aux heures de pointes, ce que l’on en temps de vol, on le perd doublement sur ces voies congestionnés. De même, les taux de pollution atmosphérique atteignent des chiffres alarmants, il y va de la santé et du bien être de ces urbains qui sont emballés dans une économie devenue urbaine et servicielle.

L’attractivité territoriale et le processus de métropolisation qui la sous-tend génèrent certes une concentration de richesses et une offre d’emploi, formel et informel, par effet d’agglomération et en faisant agir une économie d’échelle, mais ces avantages liés à la concentration des services sont contrariés par des surcoûts en termes de gestion et d’ingénierie urbaines, sans évoquer l’évidement et la fragilisation de la centralité au niveau des petites et moyennes villes.

Au demeurant, la réalisation de l’autoroute Est-Ouest est à même de renforcer la liaison transversale à l’échelle de la bande littorale, et gagnerait à être renforcée en l’inscrivant dans une maille nationale constituée d’un double réseau de routes et de voies ferrées. Ce déploiement de l’infrastructure routière permet un meilleur redéploiement des populations et des activités et un rééquilibrage progressif de l’armature urbaine nationale, et une déconcentration des flux de circulation, voyageurs et marchandises.

 

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