“Pour construire mieux, nous n’aurons d’autres choix que de construire moins”

Dans La ville stationnaire, un livre clair, bien illustré et abordable, Sophie Jeantet, Clémence De Selva et Philippe Bihouix passent au peigne fin la croissance des villes qui est devenue insoutenable. Au menu : étalement urbain, déconstruction de la smart city, la Zéro Artificialisation Nette, et une tonne de solutions.

Dans un entretien à Philippe Bihouix, Bon Pote (blog et média indépendant alertant sur le changement climatique) pousse le sujet un peu plus loin, avec des sujets aussi variés que le rêve de la maison individuelle, le divorce… et des solutions, pour en finir avec l’étalement urbain. Découvrez ses réponses aux questions suivantes :

  • L’étalement urbain accélère l’érosion de la biodiversité et contribue au changement climatique. Votre ouvrage rappelle que la définition d’un sol artificialisé n’est pas aussi simple que nous pourrions le penser…

  • Vous présentez l’objectif de ZAN (ou Zéro Artificialisation Nette), comme un objectif louable mais « dont la mise en œuvre s’avère pour le moins épineuse ». C’est vrai que la tendance, avec seulement 748 communes (2,1%) qui n’ont pas consommé d’espace entre 2009 et 2019, est peu encourageante. Quels sont les principaux blocages à cette mise en œuvre ?

  • Parmi les solutions, vous proposez de passer de la Zéro Artificialisation Nette à la Zéro Artificialisation Brute…

  • Une partie du livre est consacrée à la promesse de la smart city qui « pourrait adoucir le bilan métabolique des villes ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette idée vole en éclats. Pourquoi l’idée de la smart city, devenue une marotte politique, persiste tant auprès de certains politiques et chefs d’entreprises ?

  • Vous revenez également longuement sur les matériaux biosourcés, qui représentent une belle opportunité pour décarboner nos bâtiments. Vous soulignez tout de même des limites dans l’application de passage à l’échelle.

  • Un passage de votre livre évoque la lutte, voire l’inversion de la tendance de la décohabitation, en écrivant que “Nous pourrions espérer qu’on divorce moins dans la France neutre en carbone de 2050″. Peut-on affirmer qu’il y a un lien de causalité ici ? Ou plutôt que c’est multi factoriel, que les luttes féministes, l’émancipation des femmes ont joué un rôle ?

  • Une autre remarque forte pour contrer l’étalement urbain est ce que cela voudrait dire « concrètement, vieillir à plusieurs, garder ses enfants ou parents à la maison ». Avez-vous déjà évoqué cette idée devant un public, ou avec des politiques ?

  • Vous rappelez en citant Sophie Divry que le rêve de la maison individuelle et du grand jardin est avant tout une construction sociale. Quelle est votre solution pour faire passer ce message, voire inverser la tendance, à l’heure où chaque proposition est pointée du doigt comme de l’écologie punitive ?

  • L’une des propositions centrales de votre livre est que « pour construire mieux, nous n’aurons d’autres choix que de construire moins ». Comment cette proposition est reçue dans les entreprises du bâtiment ? Et par les politiques ?

  • Plus d’un tiers de votre livre offre des solutions concrètes. Comme les synthèses du rapport du GIEC, nous avons déjà les solutions… Y a plus qu’à ?

 

 

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