L’île Rodrigues dans l’archipel des Mascareignes

Patrick Boucheron est un historien français

L'île Rodrigues : une francophonie si lointaine, si fragile, si incertaine

Il y a des francophonies attendues, des lieux où on se déplace et on sait que lon va être dans lespace francophone et que l’on va entendre parler français et il y a des lieux on ne sy attend pas…

Cest très important du point de vue politique, de rappeler que lespace francophone, évidemment il est constitué par l’histoire et notamment par celle de la colonisation mais pas seulement, il y a des lieux où la présence française n’a jamais pris les formes agressives mais où ça parle français.  

Un jour je faisais un voyage dans les petites Mascareignes. A la Réunion on s’attend à entendre le français, à Maurice on sait que ça ne parlera pas français, mais il y a la troisième île plus loin qui est celle de Le Clézio, Rodrigues. Je ne m’étais même pas posé la question de quand j’y suis allé de quelle langue j’allais entendre et on parle français… Ça m’a bouleversé cette francophonie si lointaine, si fragile, si incertaine”.

Si vous lisez « Voyage à Rodrigues », roman de Jean-Marie Gustave Le Clézio, Port Mathurin, est une carte postale dun prix Nobel de la littérature. “Il y a quelque chose qui me touche beaucoup, précisément parce que cest fragile, incertain, lointain et que ce nest pas une déclaration de puissance mais cest un aveu de tendresse. Donc si javais à envoyer une carte postale, elle partirait de Rodrigues“.

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