Les problématiques d’habitat, de congestion et d’eau au Cameroun

Fabrice Njapo Notue est un jeune ingénieur en urbanisme né le 07 janvier 1992 à Douala au Cameroun. Il a obtenu un master en urbanisme en 2018 à l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yaoundé au Cameroun.

Cameroun : promiscuité de l'habitat, congestion urbaine, difficile accès à l'eau et érosion.

Promiscuité de l’habitat (Yaoundé) : C’est une image qui montre l’état de la promiscuité de l’habitat dans nos contrées. Nous sommes là dans la ville de Yaoundé dans un quartier sous-équipé et sous-structuré. On constate bien la carence d’infrastructures telles que les routes ou autres équipements divers. Le constat le plus frappant est le chevauchement entre les habitats de tous styles, généralement en état précaire, la dualité entre ce style de constructions en matériaux locaux et d’autres habitations en matériaux définitifs et à étages. On peut également y lire la présence d’un fort taux d’insalubrité pouvant causer des problèmes de santé ; on ne parvient pas à lire la forme urbaine correspondante ; l’ignorance des procédures d’urbanisme et d’habitat dans l’implantation des constructions, bref une implantation assez anarchique.

Congestion urbaine (Yaoundé): Cette image présente l’une des problématiques actuelles dans les villes d’Afrique francophone. Il est en effet question de la problématique de congestion urbaine qui impacte terriblement sur les activités des personnes dans nos grandes villes ; nous sommes là dans la ville de Yaoundé au Cameroun. Cette image permet d’apprécier en premier lieu l’un des lieux de prédilection de développement du phénomène de congestion urbaine ; ce lieu c’est le carrefour qui est le point de convergence de plusieurs voies. En plus de cet aspect, cette image permet également d’entrevoir certaines des principales causes anthropiques de congestion, les stationnements en plein carrefour des usagers pour emprunter des véhicules de transport en commun (taxis), l’incivisme (non-respect des feux), l’occupation de l’emprise des chaussées et des trottoirs par les petits commerces et par les stationnements anarchiques.

Difficile accès à l’eau “Mayo” (Tokombéré) : La ville de Tokombéré dans la partie septentrionale du Cameroun est une ville faisant partie de la zone sahélienne. Ce type de ville est soumise à des problèmes récurrents d’accès à l’eau et notamment l’accès via les cours d’eau. Dans cette partie du Cameroun, les cours d’eau sont appelés « mayo » et ont des régimes saisonniers. Ces cours d’eau en saison sèche servent à la fois de toilettes à l’air libre et en saison pluvieuse les déchets sont emportés par l’eau et cette même eau est consommée par d’autres personnes en aval. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles les problèmes de choléra sont constamment présents dans cette partie du pays. En saison sèche également les populations parcourent le lit de ces fleuves pour récolter l’eau et quand il n’y en a plus en surface creusent le lit pour pouvoir trouver de l’eau en profondeur.

Difficile accès à l’eau “Puits” (Tokombéré) : Cette ville subit constamment les affres de la sécheresse. De plus, la qualité de l’eau y est généralement très discutable. C’est la raison pour laquelle cette partie du Cameroun est constamment soumise à des problèmes de santé dus à la consommation d’eau de mauvaise qualité. Le problème d’eau se pose donc de manière qualitative et quantitative et il faut parfois parcourir des distances inimaginables pour avoir accès à cette ressource. De plus, les parents étant généralement attelés aux tâches domestiques et autres activités génératrices de revenus, ce sont généralement les enfants (parfois en bas âge) qui sont obligés de faire cette corvée. L’impact peut se faire ressentir sur leur parcours scolaire.

Érosion (Tokombéré) : Ce type de ville du fait du relief contrasté entre les montagnes d’un côté et les plateaux de l’autre sont exposées à de fortes érosions. En effet, les eaux descendent des montagnes avec une vitesse assez forte et ceci cause l’érosion des sols. Cette érosion impacte négativement sur le sol, sur les habitations et surtout sur les infrastructures hydrauliques. Le problème cause également la destruction des infrastructures de transport dont l’espérance de vie est fortement impactée par ce phénomène.

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