?Le second prix du Concours Photos “Urbanisme en Francophonie” revient à Mme Alice Bagot pour la photo : “Une respiration urbaine à usage sportif” (Terrain de Basket, Rue Duperré à Paris, juin 2019), voici l’explication du jury:
Cette image met en avant des jeunes pratiquant du sport sur un terrain de basket et capte un moment de métissage culturel et d’inclusivité, dans un petit square de proximité, rue Duperré à Paris, accentué par les couleurs vives de la photo. Caractéristique de la francophonie dans sa diversité, elle donne aussi la sensation que ces jeunes sont enfermés dans une bulle ou plutôt une prison derrière les grilles de ce terrain.
Comme le dit Alice Bagot, qui propose cette photographie, cette respiration urbaine invite à se concentrer, à se recentrer sur les espaces publics de taille modeste en zone dense. Elle est intéressante du fait qu’elle propose différentes lectures, à la fois elle défend et dénonce ces espaces, qui doivent se réinventer pour répondre aux besoins des habitants. De plus, les couleurs du terrain de basket, en contraste avec le gris des bâtiments, sont intéressantes dans le sens où elle laisse imaginer l’environnement dans lequel s’insère cet espace public.
Pour découvrir les autres photos envoyées par Alice Bagot :
Une pause urbaine (Une rue de Paris, vue sur la Tour Montparnasse, janvier 2022) : Cette photographie révèle un paysage urbain composé de strates architecturales : des bâtiments haussmanniens et un gratte-ciel, dépeignant une ville aux visages divers. Cette tour mise en lumière, symbole de la grandeur de la ville et également de l’uniformisation et de la standardisation de cet espace, semble figée dans le temps. Alors que la ville paraît comme un espace en perpétuel mouvement, il y a dans cette photographie une impression de temps suspendu. Cette interprétation invite à s’interroger sur la difficulté de la ville aujourd’hui à se construire, à se reconstruire et à continuer à évoluer. Cela notamment dans un contexte où le concept de « construire la ville sur la ville » règne. La photographie illustre la complexité, les enjeux de taille auxquels la ville doit faire face pour se réinventer et répondre aux exigences de son temps et ceux de son devenir.
Penser la ville, une fine question d’équilibre (Cité Merveilleuse, Marseille, avril 2019) : La ville d’aujourd’hui et de demain pourrait se penser de manière systémique, en tenant en compte notamment des enjeux sociaux, économiques, historiques et environnementaux. Elle doit concilier l’existant avec le devenir. Cette photographie illustre l’enjeu auquel la plupart des villes vont face : artificialiser ou non. Comment obtenir un équilibre face à l’existant et les besoins, préoccupation de demain ?
Végétaliser les villes pour faire territoire (Une rue de Marseille, avril 2019) : La nature et la ville ont longtemps été aux antipodes, cette opposition est aujourd’hui résolue. La nature représente, à présent, un moyen, un outil pour faire face aux divers enjeux auxquels elle doit faire face. La nature est notamment un moyen de répondre aux enjeux environnementaux, d’apaiser l’espace urbain, de le rendre plus viable. De plus, comme l’illustre cette photographie, la nature en ville, c’est également un moyen d’appropriation de l’espace public. Les habitants s’imposent aujourd’hui peu à peu comme des acteurs de cette végétalisation de l’espace et cela s’illustre par des pratiques. Les habitants s’approprient les espaces publics, les vivent et créent, autour d’action de végétalisation, du lien social, de la pédagogie (autour de la faune et la flore) et de l’attachement au lieu.
Art éphémère en quartier d’affaire (Senders Tony Cragg, Les Extatiques à La Défense, octobre 2021) : La France connue internationalement pour sa dimension artistique et culturelle, accorde au sein de ces territoires une grande importance à la rendre accessible par tous, en investissant les espaces publics notamment. L’exposition “Les Extatiques” à Paris La Défense en est l’illustration. L’investissement d’œuvres artistiques dans l’espace public offre une nouvelle manière de voir, de vivre les lieux. En effet, dans le cas présent, les œuvres montrent une autre vision de La Défense, n’en faisant plus seulement un quartier tertiaire mais comme un espace incluant diverses activités. À une échelle plus fine, elles invitent à vivre l’espace public de manière plus lente, induisant la contemplation et l’échange. La ville ne peut se penser seulement comme espace fonctionnel.