MIPIM : zoom sur les projets urbains phares des Métropoles du Sud de la France

L’édition 2023 du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) se tenait du 14 au 17 mars, à Cannes, au Palais des Festivals et des Congrès. Les collectivités du grand Sud de la France sont venues en force présenter les dernières innovations en matière de construction et d’aménagement urbain avec pour leitmotiv : la qualité de vie et le respect des enjeux écologiques.

A propos de l’édition 2023 du Marché International des Professionnels de l’Immobilier (MIPIM)

Le plus grand rendez-vous mondial de l’immobilier a bel et bien renoué avec les fréquentations records pré-crise sanitaire. 23.000 participants venus d’une centaine de pays dans le monde, dont un quart d’investisseurs, ont répondu présent pour ce rendez-vous incontournable des acteurs de la filière.

Christophe Béchu, Ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires et ancien Maire d’Angers est venu échanger avec quelques élus, à commencer par David Lisnard, Maire de Cannes et Président de l’Association des Maires de France, sur les solutions à trouver pour adapter la ville au défi mondial du réchauffement climatique, tout en préservant la qualité de vie.

Qu’ils soient promoteurs immobiliers, architectes, aménageurs, constructeurs, tous vont devoir se mettre au diapason et intégrer ces enjeux dans leur filière. « Il va bien falloir que dans le modèle actuel, on s’habitue à faire avec moins. Il y a une nécessité, à peu près dans tous les domaines, de prendre le sujet et d’ouvrir les yeux sur une réalité nouvelle », concède le Ministre. Une réalité que les collectivités du Sud de la France sont déjà tenues d’appréhender pour préparer l’avenir.

A quoi ressemblera la ville de demain du côté de Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Sophia Antipolis ou encore Toulouse ?

  • Bordeaux se développe à l’équilibre et transforme ses quartiers

Selon Stéphane Peyrichou, Directeur général du Développement économique à Bordeaux Métropole : « Nous allons développer un projet de 50.000 m² autour du Marché d’Intérêt National avec pour objectif de le transformer en pôle d’excellence alimentaire, un lieu totem de l’alimentation de demain, rénové et modernisé. Je souhaite vivre dans une ville au développement équilibré et où les déchets d’aujourd’hui deviennent la matière première de demain ».

Emploi, infrastructures, mobilité, aménagement… Bordeaux Métropole investit pour le développement et la transition de son territoire. Forte d’un budget de 4,7 milliards d’euros entre 2021 et 2026, elle poursuit ses grands projets et travaux, dont le Pont Simone-Veil, ou encore le RER métropolitain.

Avec le Quai Neuf, grand ensemble de 770 logements porté par l’EPA Euratlantique, la Métropole souhaite promouvoir l’intensité urbaine dans un environnement en profonde mutation pour en faire la nouvelle entrée de la ville de Bordeaux.

Enfin, autre projet de transformation urbaine, Canopia est censé constituer un nouveau quartier mixte de centre-ville, à la fois foisonnant et résilient, situé entre la Gare Saint-Jean et la Garonne.

Crédit image ci-dessous : ©Ville de Bordeaux – Projet « Canopia »

  • Lyon se bat pour l’inclusion et régénère son quartier d’affaires

Selon Renaud Payre, Vice-président de la Métropole de Lyon, Délégué à l’habitat, au logement social et à la politique de la ville : « Nous devons répondre aux attentes de l’ensemble des habitants. Celles et ceux qui sont à la recherche d’un emploi, ou qui n’ont pas de revenus suffisants pour habiter dans Lyon, doivent aussi trouver des perspectives. C’est ça notre défi principal : nous devons nous battre pour que cette métropole soit la plus inclusive et la plus ouverte à toutes et tous ».

Côte à côte, le président de la Métropole, Bruno Bernard, et le Maire, Grégory Doucet, ont annoncé au MIPIM un gigantesque projet de régénération du parc immobilier tertiaire dans le quartier d’affaires historique de la Part-Dieu. Hormis la volonté de développer les mobilités actives et les lieux paysagers, et après 125.000 m² d’espaces réhabilités entre 2010 et 2020, ce sont 120.000 m² supplémentaires qui y sont en cours de régénération depuis trois ans.

Crédit image ci-dessous : ©Métropole de Lyon – Projet sur le quartier de la Part-Dieu

Non loin de là, entre la Saône et le Rhône, La Confluence va profiter jusqu’en 2028 d’un projet européen de construction d’immeubles produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment. De quoi tendre vers l’objectif de neutralité climatique d’ici 2030 établi par la collectivité.

  • Marseille s’ouvre à la jeunesse et construit son innovation

Selon Laure-Agnès Caradec, Présidente du conseil d’administration de l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée : « Cette ville de Marseille, je la vois à la fois résiliente, pour faire face aux enjeux notamment climatiques, innovante, parce que c’est un terreau de spontanéité et d’initiative en tout genre dans des champs d’intervention complètement différents, et je la vois ouverte, parce que c’est une métropole portuaire, donc ouverte sur la Méditerranée et le monde ».

Euroméditerranée, Établissement Public d’Aménagement menant une opération de rénovation urbaine du même nom dans le quatrième quartier d’affaires français, développe une ville durable et du quart d’heure, avec déjà 9000 logements créés à fin 2022 (dont 30% de sociaux), 5280 logements réhabilités. L’objectif étant d’atteindre les 18.000 logements neufs à terme sur son secteur d’intervention.

Crédit image ci-dessous : ©Kern & Associés – Éco-quartier des Fabriques actuellement en construction sur Euroméditerranée 2

Un Laboratoire Collectif d’Innovation Urbaine, structuré autour d’un comité de pilotage, permet de repenser les ambiances urbaines et une mobilité plus libre tout en donnant plus de place à la nature et à l’eau.

Parmi les projets également mis en lumière au MIPIM, deux futurs campus qui viendront enrichir l’offre de formation sur le périmètre d’Euroméditerranée : La Plateforme, qui accueillera plus de 3000 étudiants sur 25 000 m², ainsi que le projet Omnes Education, autre campus étudiant, proche de la porte d’Aix et fruit d’une démarche novatrice autour du béton de terre.

  • Montpellier diversifie son économie et intègre l’art dans la ville

Selon Michaël Delafosse, Maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole : « Notre métropole, qui est très engagée, cherche un développement économique qui tient compte des grands enjeux de la transition écologique et solidaire : santé globale, énergies renouvelables, industries culturelles et créatives… Autour de la création artistique, autour du jeu vidéo, autour des plateformes qui nous permettent d’offrir des loisirs, nous sommes positionnés ».

Avec la plus forte croissance démographique de France, le territoire revendique sa grande capacité d’innovation pour répondre aux défis du XXIe siècle. Un siècle où le patrimoine montpelliérain se laisse aller aux créations architecturales surnommées « Folies », dont quatre inédites ont été présentées lors de ce MIPIM 2023.

Crédit image ci-dessous : ©Architectes Manuelle Gautrand – Estebe/Cathala pour Montpellier Méditerranée Métropole – Projet « Alma Terra » (Folie MANUGUERRA)

Plus grande Métropole européenne à instaurer la gratuité des transports en commun, Montpellier a également choisi de faire habiller, par l’artiste camerounais Barthélémy Toguo, le tramway de sa future ligne 5 qui reliera le nord-est au sud-ouest du territoire.

À l’opposé de là, le futur quartier Cambacérès, constituera, en partie grâce à la nouvelle structure métropolitaine Altémed, la vitrine-sud de l’innovation économique métropolitaine où la santé et la créativité ne devraient pas être en reste.

  • Nice aspire à plus de verdure et protège ses ressources en eau

Selon Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur : « Nous avons choisi d’illustrer cette année la métropole verte et bleue. Car il ne peut y avoir d’avenir pour un intérêt d’implantation si nous ne garantissons pas ce verdissement d’un côté, et de l’autre la protection de nos ressources en eau qui nous viennent des montagnes de la métropole et du littoral méditerranéen ».

En douze ans, Nice et sa Métropole ont reconquis 36 hectares de végétation avec pour objectif un total de 70 hectares de surfaces perméables et végétalisées à horizon 2025. Une volonté traduite, entre autres, par le prolongement de la Promenade du Paillon, la création du parc de la Plaine du Var et de la création de trames vertes dont va bénéficier la technopole Meridia, ou encore la plantation de 280.000 arbres pour réduire les îlots de chaleur.

Crédit image ci-dessous : ©Sou Fujimoto – Chartier Dalix pour Nice Côte d’Azur – Projet Nice Meridia

Afin de reconquérir sa façade maritime et de reconnecter le port à la ville, la Métropole va créer également une aire marine protégée et lutter contre les polluants.

Enfin, la collectivité s’engage pour le déploiement d’offres de mobilité propre, comme la ligne 5 de tramway dans la Vallée du Paillon, avec l’espoir d’atteindre la neutralité carbone pour 2050.

  • Sophia Antipolis préserve son paysage et alimente sa technopole

Selon Jean Leonetti, Maire d’Antibes et Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis : « On pense que Sophia Antipolis est un modèle : celui de ne pas renoncer au progrès, ni à l’expérimentation ou à l’innovation – parce que c’est le propre de l’homme de progresser et d’apporter des techniques et des sciences nouvelles pour permettre un meilleur être pour l’ensemble de la population -, et je dirais en même temps de garder l’esprit patrimonial et l’esprit paysager de Sophia Antipolis ».

Trois programmes illustrent d’ailleurs ce compromis :

    • le Pôle Innovation du Symisa (Syndicat Mixte de Sophia Antipolis), actuellement en cours de construction juste en face du campus Sophia Tech pour accueillir les startups et mêler étudiants, chercheurs et entrepreneurs.
    • l’ensemble de logements « Les Combes », à proximité de la première technopole d’Europe, s’étendra sur 9.000 m² et constituera en 2024 un parc au cœur de la ville d’Antibes.
    • le grand projet Ecotone promet 40.000 m² de bureaux, un hôtel, des services et des commerces sur la zone des Trois Moulins. Il est mené par la Compagnie de Phalsbourg, le promoteur immobilier, à l’entrée antiboise de Sophia Antipolis pour une finalisation d’ici 2026.

Crédit image ci-dessous : ©Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis – Projet Ecotone

  • Toulouse rafraîchit la ville et investit pour les déplacements

Selon Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole : « C’est une demande très forte, à l’heure du réchauffement climatique, que d’être capable de rafraîchir la ville. Chaque opération qui compose un morceau de ville doit intégrer cet objectif. Et puis développer une ville, c’est davantage de déplacements. C’est la raison pour laquelle nous investissons beaucoup. Nous sommes même l’agglomération française qui investit le plus dans les mobilités, juste derrière Paris ».

Lancé en 2006, à deux pas du Zénith de Toulouse, l’éco-quartier de La Cartoucherie concilie intensité urbaine et développement durable, en permettant à ses habitants de faire le choix d’un vivre-ensemble innovant et participatif.

Crédit image ci-dessous : ©Les Yeux Carrés pour Toulouse Métropole – Éco-quartier « La Cartoucherie »

À 15 kilomètres au sud-ouest, se dessinent les contours du futur technocampus hydrogène de Francazal, sur 10.000 m² avec des entreprises liées à l’aéronautique, aux transports du futur et aux énergies décarbonées.

Enfin, dans l’hyper-centre de la ville rose, Grand Matabiau quais d’oc se refait une beauté. Ce projet de recomposition urbaine autour du quartier de la gare doit faciliter le quotidien de ses habitants à l’horizon 2030, date à laquelle la Métropole espère voir tripler le nombre de voyageurs/jour.

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