Webinaire 8 : L’économie circulaire, animatrice de l’espace public

L’économie circulaire tend à recouvrer une place de plus en plus importante au sein des villes, en proposant des modèles économiques pour améliorer les conditions d’existence malgré notre conscience désormais que nos ressources sont limitées. Dans nombre de régions du monde, sous la forme d’une économie informelle, elle constitue toujours une activité indispensable pour faire vivre nombre de ménages.

Mais plus largement, sa nécessité devient évidente pour limiter les conséquences économiques, sociales, environnementales et territoriales de l’économie linéaire. Un tel constat est désormais largement partagé par nombre d’institutions internationales mais aussi par beaucoup de villes qui multiplient les initiatives. Et désormais, l’économie circulaire semble en mesure d’animer les espaces urbains de deux manières :

  • Tout d’abord, elle nous rappelle le lien qui persiste entre les ressources présentes à l’échelle locale et le développement du territoire. C’est pourquoi nous devons porter une attention privilégiée au fonctionnement en circuit court ;
  • Ensuite, les activités de l’économie circulaire ont un impact territorial immédiat car tous les acteurs du secteur doivent disposer d’espace pour produire et distribuer. Il faut des lieux pour organiser les échanges et ces lieux sont contigus et parfois débordent l’espace public. Sur la rue, sur les places, devant les habitations, apparaissent les indices de présence de cette économie circulaire.

Le besoin de développer et de consolider une économie de la proximité, à la fois sociale et circulaire, met en avant le rôle incontournable des villes. De nombreuses illustrations d’actions, à Dakar, Paris, Bordeaux ou Roubaix, montrent de quelle manière il est possible de mobiliser les forces du territoires, moyennes, petites et très petites entreprises, qui s’impliquent dans la démarche de la collectivité, au travers des marchés publics, mais aussi se soumettre volontairement aux contraintes fortes de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). La ville apparait donc comme une échelle pertinente pour l’action.

Toutefois, face à la complexité des problèmes ou leur échelle globale, il apparait nécessaire d’agir en coordination avec les autres niveaux de gouvernance. La capacité de transformation que porte l’économie circulaire nécessite donc une approche systémique et multi-niveaux. La Belgique en illustre l’exemple au travers l’introduction des mécanismes ordinaires de l’économie circulaire dans sa réglementation : réutilisation des matériaux, rénovation des bâtiments avec des ressources recyclées… Les modes de coordination entre acteurs (de la collaboration à la coopération) et les gouvernances démocratiques et participatives sont autant d’éléments appropriés pour initier et maintenir des dynamiques collectives qui répondent aux enjeux communs.

Comité de travail :

  • Introduction : Mme Charlotte BLEUNVENIngénieure d’études pour l’AIMF.
  • Modérateur : M. Sylvain ALLEMANDJournaliste.
  • Synthèse : M. Lionel PRIGENTUrbaniste, Économiste, Professeur à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et Directeur du Laboratoire de Géoarchitecture.

Intervenants :

  • Mme Sylla Khady Niang : Adjointe au Maire de la ville de Dakar chargée de la coopération décentralisée.
  • M. Gouganou Kopieu : Directeur de l’Institut de l’Économie Circulaire d’Abidjan (IECA).
  • Mme Élisa Yavchitz : Directrice des Canaux, la Maison des économies solidaires et innovantes à Paris.

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