Peut-on réussir la rénovation urbaine ?

En dépit des restrictions budgétaires et des nombreuses critiques qu’elles ont suscitées, les politiques de rénovation urbaine ont peu évolué dans les vingt dernières années en France. Raphaël Frétigny, Responsable du pôle Ingénierie des territoires au Groupement d’Intérêt Économique (GIE) la Méta (qui réunit plusieurs bailleurs sociaux autour des enjeux du renouvellement urbain) avance des pistes pour expliquer ce paradoxe et suggère de les réformer, en orientant davantage les financements vers des enjeux de santé.

Depuis l’engagement du programme national de rénovation urbaine (PNRU), en 2003, les quartiers populaires font l’objet de projets urbains spectaculaires : barres et tours de logement social sont démolies et remplacées par d’autres formes urbaines, plus classiques, plus basses, intégrant des logements non sociaux.

La recherche urbaine porte un regard souvent critique sur ces projets de rénovation urbaine. De nombreux chercheurs ont dénoncé la concentration des investissements sur l’habitat et la démolition de logements sociaux, au service d’objectifs exprimés en termes d’attractivité et de mixité sociale, en décalage avec les attentes et besoins des habitants, qui portent surtout sur la sécurité, la santé et l’éducation et, plus généralement, le fonctionnement des services publics.

Malgré les réserves émanant du monde scientifique, un nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) est engagé depuis 2014 sur des bases très proches du premier. La persistance de cette politique publique, particulièrement consommatrice en investissements, intrigue d’autant plus dans un contexte de contraction des dépenses publiques, peu favorable a priori aux dépenses sociales.

Placer la focale sur les circuits de financements permet d’expliquer en partie ce paradoxe et le maintien d’une politique centrée sur l’habitat et la promotion de la mixité sociale. La nature de ces circuits, centrés sur l’habitat, rend difficile une réforme dans le sens préconisé par la recherche urbaine. Dès lors, comment engager et financer des politiques de rénovation urbaine intégrant plus globalement les besoins et attentes des habitants des quartiers ? Si la réforme des circuits de financement de la rénovation urbaine semble une perspective hasardeuse, Raphaël Frétigny pose la piste d’une mobilisation des politiques de santé, aujourd’hui embryonnaire, pour apporter des solutions (et des financements) originaux.

Réflexion à lire en intégralité sur Métropolitiques.

 

 

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