Marseille : Euroméditerranée déploie son labo d’innovation urbaine

La ville méditerranéenne durable au banc d’essai“, voici l’ADN du nouveau Laboratoire collectif d’innovation urbaine instigué par l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM), l’État et les collectivités. Après plus d’un quart de siècle passé à reconfigurer le visage des quartiers de la façade maritime septentrionale de Marseille, l’EPAEM pousse aujourd’hui les feux de l’innovation.

Avec l’État et les collectivités membres (région Paca, conseil départemental des Bouches-du-Rhône, métropole Aix-Marseille Provence et Ville de Marseille) de son conseil d’administration, l’aménageur public a lancé au début de l’année 2022 le “laboratoire collectif d’innovation urbaine“. Ce groupe de réflexion (think tank en anglais) tente de poser les fondations de la ville méditerranéenne durable, qui charpente l’Opération d’Intérêt National (OIN) depuis deux décennies.

Euromed’ : banc d’essai de l’innovation urbaine

Le 19 janvier 2023, experts et responsables de l’EPAEM ont dressé un premier point d’étape de cette démarche devant une centaine d’invités. En amont de ce séminaire, Laure-Agnès Caradec, la présidente de l’EPAEM, Christophe Mirmand, le préfet de région et des élus locaux en ont esquissé les grands axes.

« Comme toutes les opérations d’intérêt national, Euroméditerranée dispose d’un droit à l’expérimentation et à l’innovation. Le labo doit permettre d’élargir la coopération entre l’État et les collectivités impliquées dans la gestion de l’espace public et des services urbains pour imaginer des solutions qui seront demain reproductibles à l’échelle industrielle », indique Laure-Agnès Caradec.

L’État est d’ailleurs au soutien avec les fonds friches et le dernier né des dispositifs : le fonds vert. « Ce fonds doté de 160 millions d’euros en 2023 dans la région sera destiné à financer des projets de reconversion de friches et la reconstruction de la ville sur la ville », indique le représentant de l’État, qui poursuit : « On doit imaginer des solutions permettant de reconstruire la ville sur la ville pour ne pas accroître l’artificialisation des sols. Euroméditerranée prouve justement que l’on peut construire la ville autrement en produisant du logement de qualité dans une démarche d’aménagement durable ».

Trois items

Cette stratégie s’inscrit dans une feuille de route structurée autour de trois thématiques qui font écho aux enjeux du réchauffement climatique et de la transition écologique :

  • les ambiances urbaines,
  • la mobilité durable,
  • la place de la nature et de l’eau en ville.

Une ville résiliente et vivable

« Il s’agit de penser la ville résiliente concrètement en sortant des vieux schémas qui se contentaient d’aborder l’urbain par le seul prisme du logement », explique Mathilde Chaboche, l’adjointe à l’urbanisme et au développement harmonieux de la Ville de Marseille. Cette ville durable, capable de réduire son empreinte carbone, tout en assumant sa reconstruction in situ, implique de s’affranchir des stratégies d’aménagement où le vertical (le bâti), prime sur l’horizontal (l’espace public).

En omettant délibérément les enjeux bâtimentaires, le labo renverse la méthode : « L’acceptation de la densité n’est pas qu’une question d’architecture. Construire une ville résiliente et vivable passe par une approche transverse privilégiant les mobilités douces, le retour de l’eau et de la nature, la qualité des espaces publics… », égrène Mathilde Chaboche.

Ce changement de paradigme s’impose pour gérer les enjeux antagonistes qui se posent aux acteurs de la fabrique de la ville dans la région. Du fait du décalage entre l’offre de logements et la demande, il faut donc construire plus, sans étaler les villes indéfiniment.

 

 

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