L’urbanisme axial et l’urbanisme zonal : quelle résistance à l’usure temporelle et visuelle ?

Selon Boulbir Laala, Docteur architecte-urbaniste algérien : “Les processus de simplification, de purification, de typification, et de zonification donnent corps, en définitif, à des villes sans urbanité, sans citadinité, sans centralité, sans qualités et totalement déshumanisées et désocialisées”.

Il apporte sa réflexion pour répondre à la question suivante : Quel est le modèle qui résiste le mieux aujourd’hui à l’usure du temps, et au déjà-vu ?

Il s’agit en réalité de savoir si c’est le modèle de la ville classique, par sa nature complexe et folklorique, chargée d’histoire et de symboles, qui nourrit en nous des sentiments d’appartenance, de nostalgie, de patrimonialité, ou plutôt le modèle de ces villes modernes, dénuées qui séduisent à première vue et que nous consommons rapidement, tel un sandwich.

La ville de Barcelone, comme celle de Paris sont les exemples de ces villes classiques, issues de l’histoire urbaine profonde de l’humanité continuent à susciter en tout un chacun l’admiration, leurs perspectives majestueuses, leur alignement féerique, leurs monuments somptueux,…,. constituent autant d’atouts qui traverses les modes et les arènes, et résister à l’usure.

Le mouvement moderne aurait longuement critiqué la ville classique et son urbanisme générateur, ses protagonistes rejetaient en bloc la logique typo-morphologique et son mode d’embrayage, ses places populeuses et encombrées, ses rues corridors issus de ces alignements tout militaires, et surtout sa structure géométrique qui s’impose à la topographie du site et qui devient de plus en plus inadaptée à la circulation mécanique et aux exigences de la vie moderne.

En tant que moderniste éradicateur, Le Corbusier, voyait que la prospérité d’une ville se réduit à sa capacité de vitesse et excluait, de fait, les autres dimensions liées à son urbanité, esthétique urbaine, symbolique…etc. La perspective et la symétrie ont été dépréciées comme outils opératoires de mise en ordre des faits urbains, les enseignements de la renaissance ont vite été oubliés face aux prouesses de l’ingénierie qui faisait défiler une nouvelle imagerie.

L’amalgame des formes et des fonctions, la non-observation de la hiérarchie seraient à l’origine des maux de la ville à l’âge industriel, les modernistes recommandent la purification des fonctions, l’assignation d’une et d’une seule fonction à chaque espace, la séparation horizontale et verticale des modes et sens de circulation, la substitution aux îlots denses et pollués des parcs hygiéniques faisant tromper des bâtisses non denses et non alignées dans la verdure.

Loutil miracle de cette réorganisation de la ville classique serait le ZONING, instrument transféré du monde de lindustrie pour déconstruire et simplifier la ville classique. Mais que propose lurbanisme moderne comme alternative à ce gâchis issu du cumul de lhistoire ? Sans doute, la table rase, des grands ensembles et des villes nouvelles, quil sagit de créer ex nihilo en mettant à contribution le génie industriel.

 

 

 

 

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