L’intercommunalité au Bénin : une réponse collective aux faiblesses locales

Le Dr Moudachirou Achamou SOULE (Expert en décentralisation et en développement local) nous propose une analyse critique du processus de décentralisation en Afrique, avec un intérêt particulier pour le Bénin dans son article ” L’intercommunalité au Bénin : quand la dynamique des acteurs à la base ne cadre pas avec les dispositions législatives et légales !“. Souvent présentée comme une réforme porteuse de nombreux bénéfices, notamment celui de rapprocher la décision publique des citoyens pour mieux répondre à leurs besoins, la décentralisation semble toutefois, selon l’auteur, ne pas avoir totalement rempli ses promesses. Aussi, a-t-on vu émerger un autre échelon plus adapté aux réalités locales, celui de l’intercommunalité. En quoi sont-elles des leviers de développement au Bénin ? Découvrez son analyse !

Introduction

Dans la quête d’alternatives pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations[1], la décentralisation constitue, pour la plupart des pays africains, une des réformes majeures ; elle s’est caractérisée par de profondes mutations de l’administration territoriale et de la gouvernance du développement[2]. Avec le recul, il est apparu que la décentralisation n’a pas toujours permis de réaliser sa principale finalité qui est l’amélioration des conditions de vie des populations[3], même si beaucoup de vertus lui sont prêtées. C’est dans la quête de solutions plus efficaces des actions liées à la décentralisation que se situe l’intercommunalité. Elle s’inscrit dans la recherche d’une échelle pertinente permettant une mise en cohérence d’acteurs pour des retombées sur l’économie locale. Aussi, promeut-elle l’approche de la territorialisation du développement qui se constitue à partir de l’hypothèse selon laquelle des interdépendances entre activités et des institutions sont sources d’une dynamique spécifique de développement.

Au Bénin, à partir de 2004, se basant sur la possibilité offerte par la loi, des associations « intercommunales » se sont mises en place. Il faut attendre 2009 pour que la loi portant modalités de l’intercommunalité soit prise et elle promeut des Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI). Elle a été suivie en 2012 des décrets d’application qui disposent que, les regroupements de communes qui ne sont pas des EPCI devront se mettre en « conformité » (à la nouvelle loi). Par la suite, à la faveur de la réforme structurelle engagée par l’État en 2021, cette option a été maintenue, excluant définitivement l’expérience la plus ancienne et celle qui de loin a été la plus fonctionnelle, des dynamiques intercommunales.

Depuis les premières lois sur l’intercommunalité, jusqu’à la récente réforme structurelle de la décentralisation, il est apparu que, la dynamique intercommunale de forme associative, même si elle est « tolérée » n’a pas été mise en avant ou valorisée, comme s’y attendaient beaucoup d’acteurs, conformément à un adage populaire au Bénin qui affirme que : « C’est autour de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ». Cette option qui peut paraître surprenante incite à faire une analyse de l’apport de cette forme d’intercommunalité à la réalisation du développement local, tout en essayant d’ouvrir une fenêtre critique sur ce qui pourrait être les fondements de la priorisation des EPCI. L’exercice se base sur l’expérience d’une association intercommunale au Nord du Bénin qu’est l’ADECOB (Association des Communes du Borgou)

À lire dans son intégralité ici : https://www.linkedin.com/pulse/lintercommunalit%C3%A9-au-b%C3%A9nin-quand-la-dynamique-des-acteurs-soule-bmkve/

Ressources documentaires

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