Les bazars et marchés, quels fascinants projets anti-immobilier !

Selon Clémence CHASTAN, Agitatrice d’idées & d’usages chez Linkcity, les bazars et marchés sont des objets architecturaux inspirants pour penser nos villes de demain, pour trois raisons :

  1. Ils pimentent la rupture espaces bâtis/non bâtis en produisant des architectures tactiques : justement « pas faites pour durer », en « faisant lieux » sans toits ni murs (tout au plus un auvent !), une sorte de squat organisé dont les connotations du mot « souk » témoignent encore !
  2. Ils traduisent une sorte de « zone de non-droit » de l’urbanisme planificateur à portée parfois discrètement révolutionnaires : pour les beaux yeux d’un marché, nous consentons tous soudainement à faire une croix sur 30 stationnements.
  3. Ils déjouent la dichotomie entre lieux publics et lieux privés en habitant LA RUE : en faisant de la street architecture quand d’autres font streetfood ou streetart. Rappelons que la « boutique » fermée et privée ne se démocratise que tardivement dans l’histoire (vers la fin du 18ème siècle).

A force de Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et de fabrique urbaine millimétrée, de Schéma de cohérence territoriale (SCOT) et de grands projets urbains, voilà que nous aurions comme oublié que la ville se fait aussi dans le désordre, l’anti-définitif, en la rustinant plus qu’en la rénovant, pour mieux offrir sa place à l’informel, la réversibilité et l’inattendu.

Bricoler plus que construire, bidouiller plutôt qu’aménager ! Pour tirer parti de la vacance interstitielle si commune de nos immeubles, pour repenser les rues le dimanche en squares improvisés, avant d’aller bâtir la pimpante ludothèque de quartier, bref inventer un « nouvel immobilier » sans permis de construire, mais avec permis de camper“.

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