Le marché de l’immobilier peut-il repartir en 2024 ?

C’est à cette question que répond l’économiste Ingrid Nappi (professeure à l’École des Ponts et directrice de recherches à l’Institut Louis Bachelier) avec Yann Jéhanno, dans la matinale de France Inter. Elle a, par ailleurs, rédigé une tribune “Il nous faut rénover et amplifier le parc de logements existants”, dans Le Dauphiné libéré (journal quotidien de la presse écrite française régionale).

La matinale de France Inter

La rénovation énergétique du logement et des passoires thermiques, au delà d’être un véritable enjeu économique, sociologique et sociétal, va bouleverser le marché et ses valeurs locatives et vénales dans les mois et années à venir.

Les défis de la transformation d’une industrie du logement et de la construction dans le cadre des nouveaux enjeux environnementaux sont nombreux :

  • harmoniser la législation entre les produits immobiliers (notamment la question des meublés qui y échappent encore),
  • déficit des matériaux,
  • longueur des process industriels,
  • problème de main d’œuvre, d’information des propriétaires concernés, etc.

Elle note un défi majeur, celui de la formation des jeunes et moins jeunes dans ce secteur et ces métiers d’avenir du bâtiment !

La tribune dans Le Dauphiné libéré

On parle souvent de bombe sociale pour dénoncer le fait que les primo-accédants, les jeunes actifs notamment, n’ont plus accès à l’accession à la propriété de leur logement aujourd’hui en France. Mais une autre bombe sociale existe également quand les ménages précaires ne peuvent plus avoir accès à ce qu’on appelle le confort d’hiver, face au froid et le confort d’été, face aux chaleurs et aux canicules !

Aujourd’hui, se profile le besoin et la volonté de l’État d’accélérer la rénovation du parc immobilier existant avec l’idée d’arriver très vite en 2030 à 900 000 rénovations par an. On en est loin du compte. Et une fois que l’on a dit cela, on s’aperçoit que c’est un véritable parcours du combattant pour se lancer dans un chantier de rénovation !

Pour atteindre les objectifs, il nous faut donc très rapidement former des jeunes et créer des filières et écoles d’excellence dans le bâtiment à l’instar de ce que l’on a déjà développé dans les métiers du luxe ou les métiers de bouche.

On manque d’artisans, de personnes formées pour rénover, pour vérifier les travaux et on manque enfin de gens pour coordonner. Il y a un blocage psychologique vis-à-vis de ces métiers en France à la différence des autres pays européens tels la Suisse, l’Allemagne ou l’Autriche.

Lancer dans une politique de rénovation suppose une nouvelle économie alors que les artisans et les PME sont confrontés au manque de main-d’œuvre.

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