⏳ Regarder l’horizon

Selon Sylvain Grisot, urbaniste et fondateur de dixit.net (agence de conseil et de recherche urbaine) : “Regarder au-delà de notre propre horizon, et agir. Voilà ce dont nous avons besoin”.

Trente ans, c’est le temps qu’il faut à un arbre pour grandir suffisamment et protéger de son ombre. C’est le temps qu’il faut pour mener à bien une transition énergétique qui nous débarrasse des fossiles. C’est le temps qu’il faut pour développer les infrastructures naturelles et techniques nécessaires à bâtir la résilience de nos territoires. Trente ans, c’est aussi le temps qu’il faut pour aller au bout d’un projet urbain d’ampleur. C’est l’horizon dans lequel il faut se projeter pour penser le devenir d’un morceau de territoire. Mais trente ans, c’est moins que le temps qui nous sépare du milieu du siècle. Les trente turbulentes.

Il nous faut donc à la fois voir loin, engager des métamorphoses structurantes, et commencer vite si on veut être à l’heure à notre rendez-vous de 2050. C’est même écrit noir sur blanc dans le dernier rapport du GIEC : “Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Une fenêtre d’opportunité se referme rapidement pour assurer un avenir vivable et durable pour tous. (…) Les choix et les actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd’hui et pendant des milliers d’années“.

La fabrique urbaine a du pain sur la planche si elle veut faire sa part, mais aussi probablement la nécessité d’amorcer plus vite que d’autres sa redirection, tant c’est long de faire la ville. Alors bien sûr il y a face à nous les influenceurs de la mauvaise foi et quelques décideurs qui ont érigé la procrastination en art. Mais ne négligeons pas non plus l’ampleur des changements à engager, qui font encore plus peur que le climat qui se déglingue. Il va falloir préciser la destination, clarifier le chemin et accompagner celles et ceux qui doivent l’être dans cette période de bouleversement. 

Mais il restera aussi a briser aussi la « tragédie de l’horizon », selon les mots de Mark Carney, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre : “(…) les effets catastrophiques du changement climatique se feront sentir au-delà des horizons traditionnels de la plupart des acteurs, imposant aux générations futures un coût que la génération actuelle n’est pas directement incitée à régler. Cela signifie au-delà du cycle économique, du cycle politique et de l’horizon des autorités technocratiques”.

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