Table ronde #7 : Les villes francophones face aux changements climatiques

Dans le cadre de l’initiative Urbanisme en Francophonie portée par l’AIMF, une série de réflexions autour des concepts de l’urbanisme francophone est mise en débat. Chaque table ronde, organisée en visioconférence autour d’une grande thématique, se décline dans plusieurs webinaires.

Être informé(e) du programme des tables rondes et y participer.

Les webinaires produits par Urbanisme et Francophonie (initiative portée par l’AIMF) ont vocation à s’adresser à différents publics : élus, services des collectivités, politiques, professionnels de la fabrique et de la gestion urbaine, étudiants, public sensibilisé aux questions de l’urbanisme et des transitions.

Chaque série a vocation à réunir les meilleurs experts et à organiser les conditions d’un échange constructif, à la recherche de solutions communes. Elle s’appuie sur le réseau des jeunes professionnels de la fabrique urbaine, auteur d’un plaidoyer pour la ville de demain, mais aussi sur les réseaux qui partagent ses préoccupations et qui œuvrent de longue date : le réseau APERAU des instituts universitaires d’urbanisme qui forment les professionnels de la fabrique urbaine, le réseau AdP-Villes en Développement dont les actions éclairent sur les solutions concrètes mises en œuvre, ONU Habitat…

Alors que les Accords de Paris ont déjà dix ans, les ambitions qu’ils projetaient semblent lointaines. Lorsque des progrès ont été réalisés, ils sont moindres qu’attendus, lorsque les travaux du GIEC et de toute la communauté scientifique sont mobilisés, ils disent les dangers qui guettent et les efforts à engager.
Dix ans après, la prise de conscience a fait place à la sidération. Les efforts de sobriété, l’engagement vers une économie plus circulaire, attentive à la gestion des ressources et au vivant ont été balayés par une économie de la finitude (Orain, 2025), mercantilisme 2.0 qui conduit à une nouvelle quête des
ressources fossiles (énergie, métaux, terres rares). La guerre, les conquêtes territoriales, les accords commerciaux déséquilibrés, le soutien aux industries les plus polluantes défont les engagements passés.
Les solidarités et les contributions entendues comme les contreparties des impacts des différents pays sur le climat ne sont plus de mise. À la place, beaucoup rêvent d’innovations, d’accumulation technologique pour bâtir des villes qui seraient capables de vivre dans des climats hostiles. Des villes mondes croissent ainsi dans le désert, des projets gigantesques sont développés qui prétendent dépasser les contraintes actuelles et réinventer les conditions d’existence : de la construction de Dubaï en passant par le projet de The Line (Arabie Saoudite), les exemples ne manquent pas de ce dépassement de la crise globale de l’humanité par son dépassement.

Or, dans le même temps, nous observons au quotidien toutes les conséquences à toutes les échelles, globales comme locales : dérèglements climatiques, chute de la biodiversité, développement de maladies, catastrophes naturelles, dégradation des conditions d’habitabilité de nombreux territoires. Et ce sont les populations et les régions les plus pauvres qui sont les plus immédiatement touchées. Les travaux des économistes du développement (à commencer par ceux d’Esther Duflo et Banerjee Abhijit) sont irréfutables de ce point de vue : faute de moyens pour se déplacer et de ressources pour s’adapter, la plupart des habitants subiront les transformations rapides à venir. Ils seront dans des villes qui n’auront pas eu le temps de se transformer pour s’adapter à un contexte qui aura trop rapidement changé. En effet, pour l’essentiel, les bâtiments et les structures des villes de demain sont déjà là. Franck Boutté estime ainsi que 80% des équipements bâtis de 2050 sont construits.

Il ne s’agit donc plus seulement d’édicter de nouvelles normes techniques pour les bâtiments nouveaux mais de réfléchir aux conditions à mettre en œuvre pour adapter les villes existantes, pour les rendre habitables, surtout pour celles qui apparaissent comme les plus vulnérables. L’objectif de ces webinaires est donc de contribuer aux débats préparatoires de la future COP en revenant sur le rôle incontournable des villes agir concrètement sur le climat.

Le thème de cette septième saison recouvre plusieurs objectifs :

  • 1. Montrer la place des villes pour entretenir durablement et équitablement une planète aux
    ressources limitées, pour réduire globalement les impacts des activités humaines et améliorer
    localement le cadre de vie ;
  • 2. Discuter des différents modèles de développement qui sont entrés en compétition : en Asie, dans le golfe arabo-persique, des projets de villes se déploient qui font assaut de technologie,
    de gratte-ciels et de malls pour séduire malgré les critiques. D’autres modèles, d’autres idées de
    villes existent qu’il serait utile de discuter.
  • 3. De la mobilisation des pratiques vernaculaires à la diplomatie des villes : quelles actions peuvent mener les villes et leurs responsables pour agir ? Comment diffuser les bonnes
    pratiques ? Comment coordonner et orienter les agendas nationaux ? Comment embarquer les
    populations, en particulier celles qui vont connaître des difficultés et qui voient leurs conditions de vie se dégrader (ou être promises à se dégrader) pour qu’elles participent à l’effort ? Comment faire des actions locales un pouvoir en commun pour les villes ?

Trois webinaires constituent le programme de cette nouvelle saison.

  1. Mobiliser les intelligences locales : un défi pour 21ᵉ siècle
  2. Face au changement climatique, controverse sur les modèles de ville durable
  3.  Local – Global : réconcilier les échelles 

Comité de pilotage :

  • Coordination : M. Lionel PRIGENT, Urbaniste, Économiste, Professeur à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) et Directeur du Laboratoire de Géoarchitecture.
  • Conseillers scientifiques : M. Alain BOURDIN (Sociologue et urbaniste, Professeur à l’École d’Urbanisme de Paris-UPEM, Président et Responsable scientifique du programme Popsu 2 et Directeur de la Revue internationale d’urbanisme), M. Jean YANGO (Économiste, Urbaniste, Président de l’Assemblée Générale de l’ONUC, Secrétaire Permanent de l’Association des Villes et Collectivités d’Afrique Centrale et ancien Directeur de la Planification Urbaine et du Développement Durable à la Communauté Urbaine de Douala), Mme Christiane BLANCOT, Architecte-urbaniste et enseignante à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette – ENSAPLV, Mme Christine AUCLAIR, Présidente, AdP (Association de Professionels) – Villes en Développement et M. Luc GNACADJA, Architecte, Président de GPS-Development, Ancien Ministre de l’Environnement, de l’Habitat, et de l’Urbanisme, Ancien Sous-Secrétaire Général des Nations Unies
  • Introduction :  Mme Adamadjan DIALLOIngénieure d’études (UBO), chargée du suivi du programme Urbanisme en Francophonie porté par l’AIMF
  • Modérateur : M. Sylvain ALLEMANDJournaliste.
  • Réalisation : M. William GOUZIEN, Co-créateur chez Le Voyage des Koumoul.

 

Webinaire 1 > Mobiliser les intelligences locales : un défi pour 21ᵉ siècle

Mardi 10 juin 2025, 12h30-13h45 (UTC+2)

Des architectures vernaculaires aux matériaux locaux, des initiatives locales aux expérimentations adaptées à des contextes précis, les initiatives locales témoignent d’une imagination et d’une expertise des situations qu’il serait utile de retrouver face aux logiques de standardisation et d’économie d’échelle qui appauvrissent les capacités d’adaptation et les propositions d’aménagement.

Webinaire 2 Face au changement climatique, controverse sur les modèles de ville durable  

Mardi 8 juillet 2025, 12h30-13h45 (UTC+2)

La ville durable est maintenant un passage obligé de tout projet d’envergure, partout dans le monde. De Singapour à New York, de la Défense en région parisienne, de Dubaï à The Line, les images numérisées font autant de promesses d’un monde meilleur qu’une ode à la technologie et à la financiarisation des villes. Quels sont les atouts et les limites de ces promesses ? Existe-t-il des modèles plus crédibles ?

Webinaire 3 >Local – Global : réconcilier les échelles 

Mardi 16 septembre 2025, 12h30-13h45 (UTC+2) 

Dans un contexte de défis globaux les villes se doivent de composer avec des réalités locales. Réconcilier le global et le local, c’est penser des stratégies à plusieurs échelles : intégrer des objectifs mondiaux dans des projets adaptés aux spécificités territoriales. L’enjeu : construire des territoires résilients, ancrés et connectés. Et les États et les institutions internationales y ont un rôle essentiel à jouer en termes de politiques climatiques et d’accès aux financements, car les villes ne peuvent agir seules.

 

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