Dans ce reportage, Vivre en Ville, partenaire cinématographique d’Urbanisme en Francophonie, présente les bienfaits de la densification des banlieues au Canada. Des exemples réussis de requalification des banlieues sont aussi présentées à titre d’illustration. Ce film pédagogique “Retour vers la banlieue” permet de comprendre les principes de l’étalement urbain de la seconde moitié du 20e siècle pour recréer une densité désirable.
La banlieue pavillonnaire, qui apparaît suite à la seconde guerre mondiale, fait l’objet d’un double mouvement :
- les premières couronnes d’après-guerre se densifient. La première solution durable c’est la densification de celles-ci. Christian Savard, Directeur général de Vivre en Ville depuis 2006, nous explique que ces premières couronnes avaient un peu de ville en elles, avec un densité plus basse que ce que l’on retrouve dans les quartiers centraux historiques mais on y trouvait les caractéristiques d’une bonne urbanité (qu’on retrouve encore maintenant) : des artères commerciales traditionnelles, des trames de rue agréables pour le piéton… Elles étaient selon lui “bien faites”.
- les nouvelles banlieues s’étalent quant à elles toujours de plus en plus loin à l’époque des grands chantiers de la modernité.
Différents facteurs contribuent à l’explosion démographique des banlieues :
- L’accès à la propriété est favorisé par la pensée économique de l’époque. Elle préconise l’élargissement de la classe moyenne comme moteur de consommation et de croissance économique. Est créé en 1946, la société centrale d’hypothèque et de logement qui sera chargée de garantir les prêts hypothécaires des ménages canadiens. André Fortin, sociologue à l’Université de Laval, revient dans ce reportage sur les avantages de la maison unifamiliale sans oubliées les inconvénients : grignotage des terres agricoles, perte des milieux naturels, augmentation d’émission de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique liée à l’usage de la voiture, le coût élevé des infrastructures pour desservir ces maisons éloignées, sédentarité…
- En urbanisme, le discours fonctionnaliste encourage la mise en place de zonages qui isoleront les fonctions urbaines les unes des autres, renforçant ainsi la dépendance des villes à la voiture, symbole de liberté permettant à chacun de trouver en banlieue confort et sécurité.
Entre 1941 et 1971, la population de la rive sud de Montréal est multipliée par 5, alors qu’elle est multipliée par 9 entre 1951 et 1966. Bien que l’expansion des banlieues est ralentie depuis cette période, elle n’a jamais pour autant cessée. On constate également que l’île de Montréal perd toujours 1% de sa population annuellement au profit de ses banlieues. A Québec, les régions qui enregistrent le plus fort taux de croissance sont aujourd’hui les plus éloignées. La ville de Vancouver a mis en place plusieurs programmes pour la requalification des ses banlieues et ainsi lutter contre l’étalement urbain notamment à travers son programme greenest city. Brent Toderian, fondateur de Toderian Urbanworks et Ex-Directeur de l’Urbanisme de Vancouver, explique que la densité n’est pas qu’une question de hauteur des bâtiments mais aussi de design.
Le Québec compte plusieurs exemples intéressants pour densifier les banlieues, comme nous l’explique Ellen Dunham-Jones, Professeur en architecture et design urbain Georgia Tech :
- rajouter de la densité le long d’axes routiers importants,
- trouver la bonne densité en fonction des territoires en s’appuyant sur la fréquentation des transports en commun et ainsi préserver les espaces publics,
- réaménager les secteurs entiers d’une ville,
- réinvestir les bâtiments en modifiant leur fonction,
- favoriser les mixité des usages des bâtiments,
- renaturation de friches,
- verdissement de boulevards et parkings…
Pour outiller les décideurs et professionnels des municipalités du Québec, en parallèle de ce reportage, Vivre en Ville propose deux publications sur le sujet :
La collection « Outiller le Québec » explore, en vue d’outiller les décideurs et les professionnels, les nombreuses approches susceptibles de concourir au développement de collectivités viables, partout au Québec. Ce reportage et les publications “Croître sans s’étaler” sont publiés dans le cadre du projet Stratégies collectivités viables, rendu possible grâce au soutien et à l’appui financier des partenaires suivants : Fondsvert, la Ville de Québec, Québec en Forme et Hydro Québec.
Consultez le dossier spécial “Optimiser l’utilisation du territoire” en cliquant sur l’hyperlien suivant : https://carrefour.vivreenville.org/dossier/optimiser-lutilisation-du-territoire
Vivre en Ville est une organisation québécoise d’intérêt public qui contribue au développement de collectivités viables, œuvrant tant à l’échelle du bâtiment qu’à celles de la rue, du quartier et de l’agglomération. Pour vous informer, faire le plein d’inspiration et trouver les bons outils pour passer à l’action dans les transitions écologiques et sociales, Vivre en Ville a créé la plateforme de diffusion Carrefour, qui centralise l’ensemble de ses ouvrages, idées et positions, vidéos, articles de fond, études de cas, outils et sites web, dans ses multiples champs d’expertise. Naviguez à travers les contenus pour mieux comprendre, planifier et construire les milieux de vie.
